Et voilà, c’est enfin arrivé !
Je viens de te vider mon sac comme on vide son panier au retour du marché.
Il était si lourd à porter, si grand à traîner que soudain je sens comme un vide en moi.
Je ne sais plus quelle heure il est
Si c’est le jour ou bien la nuit, si c’est le froid ou bien l’été.
Je ne sens plus rien je suis comme engourdie
J’étais pourtant bien préparée, depuis toutes ces années
J’y suis allée doucement comme pour encore te protéger.
Je t’ai dit que je t’aimais avant de te dire combien tu m’avais manqué.
Et je me suis mise à pleurer, c’est con, j’avais oublié…
Tout ce temps à me blinder, à grandir sans crier,
À construire cette forteresse d’où j’espérais que tu ne pourrais t’échapper
Je voulais faire bien, je voulais faire belle…
Je voulais me faire petite, me faire légère,
Mais pour combler le vide je me nourrissais…
Plus tu me regardais, plus je te dégoûtais et plus je me détestais.
Alors tu m’éloignais et auprès des autres je te réinventais.
Tu étais douce et aimante, belle et éclatante…..
Tu nous aimais, oh oui ! Tu nous aimais…
Mais tu étais par le monde en train de chevaucher….
Les vieux vêtements déchirés ? Mais parce que ça me plaisait…
Les chaussures trouées ?? Mais parce que ça faisait yé-yé
Toutes ces parades que je trouvais, encore pour te protéger.
Puis j’ai grandi et à mon tour j’ai donné la vie.
Je leurs ai donné tout l’amour que j’avais enfoui
Je les câline, je les chéris,
Ils sont mon souffle et mon combat de vie
Aujourd’hui, je te tourne la page
Je me libère de toi comme on quitte la maladie.
Pas très forte je crois, mais heureuse d’en être sortie
Je nous pardonne enfin.