Bulle
Nombre de messages : 3111 Age : 24 Date d'inscription : 22/05/2006
| Sujet: La peur... Mar 29 Aoû - 19:41 | |
| "Ne nous pleurez pas." Cet article a été publié dans la lettre d'information de "Autism Network International ", "Our Voice", Volume l, Numéro 3, 1993. Il s'agit de la ligne générale d'un exposé fait par Jim Sinclair, un autiste de haut-niveau, à la conférence internationale sur l'Autisme à Toronto. II s'adresse principalement aux parents. Remplacez l'adjectif "autiste" par un autre, quelque soit le handicap ou la maladie qui vous vient à l'esprit, adaptez-le à la personne, à son âge, et réfléchissez ...(...) l'enfant autiste, qui a besoin du soutien des adultes et qui peut établir des relations pleines de sens avec ces adultes si on lui en donne l'occasion. Le fait de se focaliser sur l'autisme de l'enfant comme source de chagrin est dommageable tant pour les parents que pour l'enfant, et cela empêche l'acceptation et la relation authentique entre eux. Pour leur propre intérêt et pour l'intérêt de leur enfant, j'encourage les parents à changer radicalement leurs perceptions de ce que signifie l'autisme.
Je vous invite à regarder notre autisme, et à regarder votre chagrin de notre point de vue :
L'autisme n'est pas un appendice.
L'autisme n'est pas quelque chose qu'une personne a, ou une "coquille" dans laquelle une personne est enfermée. Il n'y a pas d'enfant normal caché derrière l'autisme. L'autisme est une manière d'être. Il est envahissant; il teinte toute expérience, toute sensation, perception, pensée, émotion, tout aspect de la vie. Il n'est pas possible de séparer l'autisme de la personne... et si cela était possible, la personne qui vous resterait ne serait pas la même personne que celle du départ.
C'est important, aussi prenez un moment pour y réfléchir : l'autisme est une manière d'être. Il n'est pas possible de séparer la personne de l'autisme.
Aussi, quand les parents disent,
"Je voudrais que mon enfant n'ait pas d'autisme" ce qu'il disent vraiment, c'est : "Je voudrais que l'enfant autiste que j'ai n'existe pas, et avoir un enfant différent (non-autiste) à la place. "
Relisez cela. C'est ce que nous entendons quand vous dites être affligés par notre existence. C'est ce que nous entendons quand vous priez pour une guérison. C'est ce que nous comprenons quand vous parlez de vos espoirs et de vos rêves les plus chers en ce qui nous concerne : que votre plus grand souhait est qu'un jour, nous cessions d'être et que des étrangers que vous puissiez aimer apparaissent derrière nos visages.
(...) Il faut faire plus d'efforts pour communiquer avec quelqu'un dont la langue maternelle n'est pas la même que la vôtre. Et l'autisme est ancré plus profondément que la langue et la culture; les personnes autistes sont des "étrangers" dans quelque société que ce soit. Vous allez devoir abandonner vos hypothèses sur le partage des significations. Vous allez devoir apprendre à revenir à des niveaux bien plus élémentaires que vous n'auriez probablement jamais imaginés auparavant, à traduire, et à vous assurer que vos traductions sont bien comprises. Vous allez devoir abandonner la certitude, venant du fait d'être sur votre propre territoire familier, que vous savez prendre soin de votre enfant, et laisser votre enfant vous apprendre un peu de son langage, et vous guider un peu vers son monde à lui.
(...) Approchez respectueusement, sans préjugés, et ouverts à apprendre de nouvelles choses, et vous trouverez un monde que vous n'auriez jamais pu imaginer.
(...) Vous n'avez pas perdu un enfant par l'autisme. Vous avez perdu un enfant parce que l'enfant que vous attendiez n'a jamais vu le jour. Ce n'est pas la faute de l'enfant autiste qui existe, et cela ne devrait pas être notre fardeau. Nous avons besoin et nous méritons des familles qui nous regardent et nous apprécient pour ce que nous sommes, pas des familles dont la vision qu'elles ont de nous soit obscurcie par les fantômes d'enfants qui n'ont jamais existé. Désolez-vous si vous en ressentez le besoin pour vos propres rêves perdus. Mais ne nous pleurez pas. Nous sommes vivants, nous sommes réels et nous sommes ici, en train de vous attendre.
(...) Nous avons besoin de vous. Nous avons besoin de votre aide et de votre compréhension. Votre monde n'est pas très ouvert à notre égard et nous ne le changerons pas sans un soutien important de votre part. Oui, il y a bien une tragédie qui apparaît avec l'autisme: pas à cause de ce que nous sommes, mais à cause des choses qui nous arrivent. Soyez tristes pour cela si vous tenez à être tristes pour quelque chose. Plutôt que d'être tristes pour cela, mettez vous en colère... et faites quelque chose. La tragédie n'est pas que nous soyons là, mais que votre monde n'ait pas de place pour nous.
(...) Quand vous aurez commencé à vous laisser aller, revenez et regardez à nouveau votre enfant autiste, et dites-vous : "Ce n'est pas l'enfant que j'espérais et prévoyais. C'est un enfant extraterrestre qui a atterri dans ma vie par accident. Je ne sais pas qui est cet enfant ni ce qu'il deviendra. Mais je sais que c'est un enfant, échoué dans un monde étranger, sans parents de son espèce pour prendre soin de lui. Il a besoin de quelqu'un pour s'occuper de lui, pour lui apprendre, pour lui servir d'interprète et pour le défendre. Et parce que cet enfant étranger est apparu dans ma vie, ce travail m'incombe si je le veux bien(...)"Jim Sinclair :*_s: :*_s: A un Ami très cher :*b: | |
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Bulle
Nombre de messages : 3111 Age : 24 Date d'inscription : 22/05/2006
| Sujet: Re: La peur... Mer 30 Aoû - 10:20 | |
| 6 ème sens
(...)« Votre fils ne marchera plus », voilà ce qu'ils ont dit à mes parents Alors j'ai découvert de l'intérieur un monde parallèle Un monde où les gens te regardent avec gêne ou avec compassion Un monde où être autonome devient un objectif irréel Un monde qui existait sans que j'y fasse vraiment attention Ce monde-là vit à son propre rythme et n'a pas les mêmes préoccupations Les soucis ont une autre échelle et un moment banal peut être une très bonne occupation Ce monde là respire le même air mais pas tout le temps avec la même facilité
(...) pourquoi tant d'embarras face à un mec en fauteuil roulant Ou face à une aveugle, vas-y tu peux leur parler normalement
(...) C'est peut-être un monde fait de décence, de silence, de résistance Un équilibre fragile, un oiseau dans l'orage Une frontière étroite entre souffrance et espérance Ouvre un peu les yeux, c'est surtout un monde de courage Quand la faiblesse physique devient une force mentale Quand c'est le plus vulnérable qui sait où, quand, pourquoi et comment(...)
Grand Corps Malade | |
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Cotinne Invité
| Sujet: Re: La peur... Mer 30 Aoû - 13:33 | |
| Bien explicatifs ces textes en tout cas:) merci les filles :sunny: |
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