CONTES et HISTOIRES COURTES de MAUD (GY)

J'aime le silence, concerto des bruits murmurés. Temps de douceur où tout se tait pour faire place aux voix inconnues. Voix bâillonnées par le tumulte du quotidien.

Tout s'éloigne . Vider la tête pour la remplir de rêves, d'histoires sans fin, histoire où tout est beauté,luminescence, amour.

Rêves où je suis maîtresse de mon destin, de mon chemin. Je me forge des chimères éloignant les gargouilles grimaçantes de mes peurs.

Morphée mon ennemi juré me berce dans ses bras si souvent refusés.

Bruit ,claquement, et la déferlante me submerge ne m'accordant si peu de temps dans mon jardin secret.

Mon univers imaginaire brisé entre mes mains.

LE DESERT ET LA NUIT.



Illustrations GUY PAGE
Texte MAUD MIRAN
Correctrice MARIE ZIMMER



Lui et Elle m’emmenaient partout !,
Ils avaient préparé avec minutie tous les détails du voyage. Nos carnets de santé étaient à jour !

Nous sommes montés dans une étrange voiture ! Les animaux à deux pattes l’appellent quatre/quatre !

Nous avons pris le bateau, roulé sur des routes chaotiques , puis sur des pistes !

Ce soir là des hommes et des femmes, hôtes du désert, nous ont invités sous leurs tentes pour partager le thé à la menthe !


Le soleil est à l’horizon. Il recouvre le ciel et les dunes de sable d’un voile rose, léger et vaporeux ! Les lignes sont épurées, instant irréel, beauté insaisissable, moment de pure communion avec la nature !

L’air sec et brûlant s’échappe, remplacé par le souffle diaphane de la nuit !

Dans le ciel bleu noir d’une profondeur, d’une pureté sans pareil, les étoiles étincellent de mille feux. la lune surligne la nature sombre, obscure, mystérieuse, d’un trait opalescent ! Le silence est coupé de mille petits bruits, de mille petits cris imperceptibles.

La truffe en l’air respirant les odeurs nocturnes et inconnues, je cours dans le sable qui roule sous mes pattes agiles et légères !

Inconnues ? non, je sens une renaissance au plus profond de mon être, une reconnaissance de ce lieu magique et envoûtant comme si j’avais foulé ce sol il y a des lustres et des lustres !

Je ne peux pas m’arrêter, une force mystérieuse, un appel venu d’un temps révolu m’attire au delà du raisonnable, de plus en plus loin, de plus en plus vite, je puise mes forces jusqu’au bout de mes ressources.

Epuisée,hébétée je m’arrête enfin ! Ce décor enchanteur me paraît soudain hostile loin de mes maîtres, de ceux qui prennent tant soin de moi !
Quel est cet appel imperceptible et fort qui m’invite et me perd au milieu des dunes, des étoiles, de la nuit, de cette immensité familière et inhospitalière ?
Haletante, je tourne ma truffe vers les quatre points cardinaux. Aucune odeur coutumière pour arrêter cette angoisse qui monte en moi.

Anéantie je me couche, le museau entre mes pattes fatiguées.

Des lambeaux de mots à peine murmurés, venus d’un très lointain passé, montent du sol et enveloppent l’espace .

La voix de mes ancêtres se fait de plus en plus nette je me lève et me laisse guider. Abandonnant pour une fois l’exactitude de mon flair !

Dans l’obscurité de la nuit d’insaisissables petites lumières s’allument soulignant le trajet indiqué par les murmures fantômes !

Confiante je suis le même chemin invisible qu’à l’aller ! Je marche allègrement. Réconfortée par l’âme des anciens, j’admire ce paysage à nul autre pareil ! Le froid de la nuit, le vent léger, l’amour des racines retrouvées, la lumière chimérique me donnent la force d’avancer !

Des effluves connues chatouillent mon nez. La voix du désert s’éteint, remplacée par celles angoissées de mes maîtres partis à ma recherche. Heureuse je poursuis ma course folle de joie !

Caressée, grondée avec douceur je reprends la place qui est mienne ! Au fond au plus profond de moi reste marquée à jamais cette nuit au bout du désert à la rencontre de ceux qui m’ont précédée !

texte qui est l'ouverture d'une porte fermée à la clef de l'oubli ....

Il était
un auteur heureux :il avait trouvé un mot nouveau , il pouvait se dire
dans toutes les langues s’écrire de
toutes les formes d’écritures . Oui
mais voilà ce mot refusait de s’écrire
même l’encre du stylo avait pris son parti à la place des lettres il y avait un magnifique espace blanc .L,’auteur
pensa qu’une plume sergent major
serait plus appropriée pour ce mot tout neuf ,mais l’encre violette
demeurait invisible ,Il pensa que la noblesse de son invention demandait une
plume d’oie mais non l’espace était toujours vierge, les enluminures ne furent
pas plus efficaces ,l’homme supposa que
malgré sa toute nouvelle création le mot voulait être inauguré comme ses
ancêtres ,hélas,les tablettes d’argile restèrent muettes. « Mais
pourquoi « s’interrogea l’auteur
« Je suis trop beau ,dit
le mot ,je ne veux pas servir les troubles fête ,ni être utilisé à mauvais
escient ,encore moins manipulé par des
saboteurs en tous genres ,quelle horreur ,je préfère rester là
au creux de ta mémoire bien au chaud et
n’appartenir qu’à toi , voilà pour moi le vrai bonheur ! »
« Ne crois tu pas que de te partager avec d’autres , d’être l’écho
des sentiments d’amour, de tendresse, d’affection ,c’est une joie à risquer
.
« Non laisse moi ,je suis si bien .Tu m’utiliseras lorsque les hommes seront devenus
raisonnables , attentifs ,
respectueux !.
« Bien dit l’auteur, reste avec moi ,tu seras mon compagnon ,mon
secret ,parfois aussi mon refuge. Et
c’est ainsi quand chacun de nous se créer un jardin aux mille fleurs(mots) . g A
lire avec indulgence .

Le mot AMOUR et le mot DIVIN , devaient être de ces mots secrets qu'un indiscret à jeté dans la foule des indélicats ...

J'aime , Gy ...

Merci de tes écrits ....il me donne envie de sourire ...et de réespérer à la douceur du secret ..;...